J’ai fait cette découverte en fréquentant la région par les attaches Aveyronnaises de mon épouse, Aurélie. À Conques, j’ai d’abord visité la cathédrale dont les vitraux ont été repensés par Pierre Soulages, ceux-ci m’ont immédiatement ému et plongé dans une méditation contemplative. Plus tard, j’apprendrai que le travail avec des artisans, et la recherche sur les pigments du verre et sa translucidité ont nécessité plus de deux ans de recherche.

J’ai eu la chance de découvrir le Musée consacré à cet artiste et conçu de son vivant, ce qui me semblait à priori particulièrement intéressant. Il a été pensé par le Studio d’architecture catalan RCR, qui a en commun avec l’artiste ce minimalisme dans l’écriture et la rigueur technique dans la peinture.

 

L’environnement même du musée contextualise le sujet : il se trouve en plein cœur de la ville de Rodez, lié à la vieille ville et surplombant les nouveaux quartiers. Ce lieu qui jouxte la vieille ville offre un jeu de contrastes qui fait écho à l’œuvre de Soulages, comme le graphisme de l’architecture qui annonce très bien le travail de celui-ci.

Le bâtiment propose une démarche autour sur la volumétrie des cubes : vérité de la forme, ou la forme qui suit la fonction. On entre dans le musée par une imposante porte en acier cortel presque intimidante, dans des teintes rosées qui rappellent le granit rose de la ville de Rodez.

 

Une fois à l’intérieur, l’acier très présent renvoie la lumière, puis on entre dans le musée en descendant l’escalier dans ce même matériau. Les salles d’exposition sont souvent aveugles et quelques fenêtres apparaissent comme une respiration sur le paysage. En fil conducteur, les lames noires du sol en acier patiné dessinent une planche de gravure.

Plusieurs salles se succèdent en fonction des périodes majeures de l’artiste et de leurs tournants. Des jeux de couleurs et de contrastes, par salle, annoncent une œuvre ou mettent en condition le spectateur, en jouant avec la lumière naturelle présente en verticalité, ou par le toit et ses poutres, mais jamais directe.

Par exemple, le métal patiné noir sol et mur constitue comme une boîte qui oblige l’œil à s’ajuster dans l’obscurité, offrant ainsi une mise en condition pour découvrir l’œuvre.

 

Dans ma sensibilité, j’ai toujours eu une attention particulière pour que la façon dont on vit à l’intérieur transpire à l’extérieur, avec le sujet du lieu, et inversement.

 

« Il met en évidence des processus de la création artistique, la part de l’inattendu dans la recherche et, sans pédagogie banale, espère ouvrir les yeux, éveiller l’esprit sur ce qu’est la création artistique en général. » Pierre Soulages

 

https://musee-soulages-rodez.fr