Lors d’un road trip sur la côte australienne, j’ai fait la découverte d’un site exceptionnel qui m’a marqué tant par sa beauté sauvage, que par ses vagues sans fin. Byron Bay fait partie de ces lieux mythiques, où se mêlent une vie rythmée par l’océan et un art de vivre totalement tourné vers la Nature.

 

Dans le surf, ce qui m’a toujours attiré, outre la sensation enivrante de quitter un temps l’apesanteur, c’est la façon de redevenir soudain un simple élément de la Nature.
En rentrant dans l’eau, je l’observe, la respire, m’en imprègne, m’y reconnecte.
A chaque fois, sa beauté me saisit et son immensité m’apaise. Je ressens sa force, je perçois ses formes, ses matières, ses jeux de lumière, ses nuances de couleur, la transparence de ses fonds marins, le velouté de l’écume, la densité de la vague qui se dresse et s’enroule devant moi.

Surfer, c’est avant tout l’art d’observer, d’analyser et de comprendre le lieu : quelles sont ses dynamiques, ses forces en présence… qui imposent à la fois de se laisser porter et de se tenir prêt pour la rencontre. C’est comme un dialogue. Il faut savoir attendre la vague qui offrira ce que l’on attend : un instant de grâce, éphémère, rien que pour soi. En prenant une vague, je n’ai plus qu’à me laisser guider par mon instinct, par toute cette accumulation d’observations et de connaissances infimes.

 

Lorsque je travaille un lieu, l’appréhender implique de me mettre à son rythme, dans sa lumière, d’apprivoiser ses volumes, ses lignes de force et de fuite, de le dompter en douceur pour en révéler toute la particularité et la beauté.

 

Le surf et l’architecture ont en commun une initiation exigeante et deviennent rapidement un art de vivre pour celui qui s’y intéresse. Les vagues, comme les lieux, ne disent pas tous la même chose, ils ont chacun leurs spécificités, leurs exigences et parfois leur magie.